Retrouver le sens de sa vie
« La première question que Simon m’a posée, dans le box des urgences, fut : « Maman, est-ce que je vais mourir ? ».
Quelle question ! Aucune maman n’est préparée à cela !Après de nombreux traitements plus ou moins réussis, nous avons appris en avril 2005 qu’il n’y avait plus rien à faire. Malgré la prière de milliers de personnes et la meilleure médecine au monde, il ne restait que des soins palliatifs en attendant le décès…
Voir son enfant rendre son dernier souffle est une chose atroce.
C’est facile de parler de « résurrection » quand on n’est pas touché de près, mais là, je dois vous avouer que parfois je me suis dite : « Et si toute cette histoire de résurrection n’était qu’une invention, une consolation trop facile pour ceux qui restent ? » Mais, malgré ces doutes, chaque fois que je relisais l’Évangile, surtout le passage des disciples d’Emmaüs, une paix étrange m’était donnée.
Au réveil, et lorsque l’horreur du départ de Simon me revenait en mémoire, une parole m’aidait à émerger et à vivre la journée nouvelle : « C’est dans ma faiblesse que la force de Dieu peut s’accomplir » (2 Corinthiens 12.9).
C’est depuis, chaque matin, ma prière : « Que dans ma faiblesse et mes pauvres forces humaines, l’Esprit Saint puisse transformer ce que je vis, ce que je fais et qu’il me renouvelle dans mes forces ».
Le deuil fragilise, nous rend vulnérables, hypersensibles… les larmes et les sanglots sont souvent au rendez-vous, vite éveillés par une rencontre, une image, une association à un souvenir, un chant. J’ai accepté cette fragilité, elle fait partie de moi, maman en deuil.
Le chemin de deuil est long, il faut l’accepter, passer par différentes étapes de reconstruction. Dans ce long processus, le groupe de prière auquel j’appartiens m’aide à traverser cette épreuve et à rester vivante et créative.
Puisse le Christ ressuscité donner à chacun les bonnes personnes et les meilleurs soutiens pour traverser ses deuils. »
Mireille Keshavjee