Hajira Dormois ou l’apprentissage du pardon
« Ceux qui sèment avec larmes moissonneront avec des cris de triomphe » ¨Psaumes 126 : 5¨
D’origine Kabyle, je suis née en France dans une famille de 10 enfants. Mes parents, des musulmans pratiquants, nous ont élevés de manière stricte et sévère, sans amour.
Mon enfance n’a été que violence et tourments, j’étais prisonnière d’un modèle de vie que je devais accepter malgré moi, je ne pouvais prendre aucune décision, mes parents s’occupaient de tout, même du choix de mon époux. Sans vraiment connaitre Dieu, j’étais consciente que je pouvais lui parler et qu’il m’entendait, je lui confiais tous mes secrets.
Un Dieu qui m’aimait !
A vingt sept ans, des personnes m’ont parlé d’un Dieu qui m’aimait comme j’étais, et qui avait accepté de mourir à ma place pour me sauver. J’ai accepté cet amour et sa paix a aussitôt rempli mon cœur. J’étais si heureuse ! Deux de mes sœurs ont fait la même démarche que moi et quand j’ai parlé de cette expérience à mes parents, ils sont devenus fous furieux et m’ont menacée de mort si je n’abandonnais pas la foi chrétienne.
J’étais de plus en plus battue, mais la paix de Jésus me gardait dans ces moments difficiles. Un jour Dieu m’a fait comprendre qu’il était temps pour moi et mes deux sœurs de quitter la maison familiale. M on père et mes frères nous ont cherchées pendant plusieurs jours, le fusil à la main.
Nous avons du quitter notre travail et tout abandonner pour partir en lieu sur, mais nous étions certaine que Dieu ne nous abandonnerait pas. Nous avons tous retrouvé du travail à environ cent kilomètre de chez nos parents, puis nous nous sommes mariées et nos vies ont pris des chemins différents. Le Seigneur nous a redonné au centuple ce que nous avons du laisser à cause de notre foi.
Deux années plus tard, Jésus a permis que je me réconcilie avec mes parents. J’ai continué à leur parler de ma foi en priant pour qu’ils soient réceptifs et Dieu a commencé un travail dans leur cœur.
Petit à petit, ils m’ont demandé de prier pour des sujets qui leur tenaient à cœur et en particulier la guérison. Quelques années plus tard, ils ont tous les deux accepté que Jésus remplisse leur vie et neuf mois après cette décision, mon papa s’est endormi dans son lit pour ne plus se réveiller. Il avait quatre vingt six ans et c’était son désir de mourir de cette façon. Dieu l’a exaucé. L’enterrement a eu lieu en Kabylie et j’ai pu témoigner de Jésus à mes frères et sœurs qui n’étaient pas chrétiens.
Tous, ainsi que leurs enfants, ont accepté Jésus comme le sauveur de leur vie. Nous avons prié pour des gens malades et Jésus les a guéris. Aujourd’hui, quand je regarde les années passées, il est vrai que le combat a été difficile, mais quelle joie de voir tout ce que Jésus a fait dans ma famille. Nous sommes un peu comme les dix doigts de la main que Dieu utilise des deux cotés de la Méditerranée, car cinq parmi nous vivent en France et cinq en Algérie.
HAJIRA DORMOIS est actuellement pasteur à Gray, responsable de l’église Batiste, avec son mari RICHARD.