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Evenementielles | La grenouille.
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La grenouille.

Je l’ai retrouvée juste posée sur un carton, même pas emballée, tout au fond d’une armoire.

C’est une pièce que j’ai peinte il y a bien longtemps : une grenouille en porcelaine pour laquelle j’avais eu le coup de foudre. Je l’avais complètement oubliée… et je sais très bien pourquoi.

C’était pourtant un objet de prix. Une belle pièce comme on dit dans le milieu de la porcelaine. Mais moi, je l’avais cachée ou même pire encore… je l’avais rejetée.

Elle ne me plaisait plus. En fait, c’est ce que j’en avais fait qui ne me plaisait pas. Mon travail était complètement raté!

J’aime le travail bien fait et là, je dois avouer que ça ressemblait à du travail bâclé ! Ce qui devait être un chef-d’œuvre était gâché. Ca ne m’était jamais arrivé et il fallait que ce soit sur une pièce de prix ! Voilà pourquoi je l’ai remisée au fond d’une armoire : pour oublier l’échec !

Un peu comme nos échecs personnels parfois. Les erreurs qu’on ne veut pas s’avouer. Nos traits de (mauvais) caractère qu’on ne veut pas reconnaître. Nos coups de gueule qu’on n’appelle pas ça comme ça. Bref, toutes ces choses dont on ne veut pas se souvenir et qu’on remise au fond de nos tiroirs.

Le problème, c’est que Dieu, Lui, il ne zappe rien et voit tout, même nos fonds de placards !!!

La grenouille, je l’ai retrouvée par hasard. Pas comme Dieu qui Lui ne fait rien par hasard.

Le temps avait passé. Avec du recul, je l’ai regardée un peu autrement. La déception était loin dans le temps et j’avais fait le deuil depuis longtemps de la belle pièce que je voulais exposer dans mon salon.

C’est vrai qu’elle n’était pas une réussite, loin de là. J’avais dû y cumuler toutes les erreurs sur cette pièce-là !  Mais, en y regardant mieux, tout n’était peut-être pas à jeter. Et puis, foutu pour foutu, autant essayer !

En fait, elle me posait aussi un défi qui me plaisait bien : entreprendre une restauration avec ce qu’elle était. Comme Dieu quand Il m’a trouvée.

Je l’ai prise, tournée, retournée dans mes mains. Je l’ai bien observée, réfléchi à la meilleure technique à utiliser. Et j’ai commencé. J’ai commencé à fignoler des détails : un peu de blanc pour mettre en valeur le motif sur fond noir. Des points d’or pour la cerner. De la dentelle là où la peinture avait sauté. Et puis, je l’ai cuite, recuite une deuxième fois. Et à chaque fois, elle semblait reprendre vie, retrouver ce qu’elle aurait dû être.

Ça m’a pris un peu de temps, mais finalement, elle est sortie de son placard, est terminée et sa place bien (re)trouvée.  Parce que, comme Dieu, je n’aime pas les œuvres inachevées.

« Je suis sûr d’une chose : Dieu qui a commencé en vous un si bon travail va le continuer jusqu’au bout, jusqu’au jour où le Christ Jésus viendra. » Phil 1 :6

Milvia

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